Pour renforcer l'efficacité énergétique des transports, la FNAUT se prononce notamment sur une meilleure réglementation de la publicité pour l'avion et la route et la promotion de l'éco-conduite au lieu de focaliser sur les seules avancées technologiques des moteurs et carburants : elle doit être enseignée dans les auto-écoles et faire l'objet d'une évaluation lors du passage du permis de conduire et d'une grande campagne d'information du public et des entreprises.
La fédération des usagers des transports préconise également l'instauration d'une éco-vignette annuelle, assortie d'un système de bonus-malus dont le montant serait indexé sur les émissions de polluants chimiques et de gaz à effet de serre du véhicule. Confortée par un récent sondage BVA selon lequel 68% des Français y sont favorables, la fédération propose la réduction de 10 kmh des vitesses maximales légale sur routes et autoroutes et rappelle que l'application d'une telle mesure sur les seules autoroutes induirait une économie de 1,7% de l'ensemble du carburant consommé par les voitures*.
La FNAUT souhaite en outre une hausse progressive et programmée de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) supérieure d'environ 1% à la hausse du salaire moyen et dont le produit serait affecté au transport public. Chaque mode de transport doit payer ce qu'il coûte, indique la FNAUT.
La fédération se prononce aussi pour l'introduction d'une éco-redevance kilométrique sur le transport routier de fret, comme en Suisse, Allemagne, Autriche et République tchèque et défend aussi l'idée d'une écotaxe sur le transport aérien intérieur, en commençant par les relations directement concurrentes du TGV.
Pour Jean Sivardière, le produit des écotaxes devrait être partagé entre l'AFITF (rail, voie d'eau) et les régions et agglomérations (TER, transports urbains).
Concernant les infrastructures, la FNAUT remet en cause les choix autoroutiers effectués lors du Comité interministériel de l'aménagement et du développement du territoire (CIADT) de décembre 2003 et les choix plus récents comme les contournements de Strasbourg et Montpellier, totalement incompatibles avec l'objectif « facteur 4 ». Elle appelle de ce fait à abandonner l'essentiel du programme autoroutier en commençant par les projets nord-sud concurrents du rail et de la voie d'eau : A24, A32, A48, contournement de Strasbourg, Lyon, Bordeaux... et les projets urbains : autoroutes franciliennes, A45. La fédération appelle également à renoncer aux nouveaux aéroports. Décentraliser la gestion du stationnement payant, légaliser le péage urbain et taxer le stationnement dans les entreprises sont aussi des pistes étudiées par la fédération pour accroître le financement des transports collectifs et aménagements cyclables.
Enfin, la fédération souhaite que soit mis en place un code de la rue, calqué sur le modèle belge pour faciliter la circulation des piétons et cyclistes et que les PDU (Plan de Déplacement Urbain) dans les agglomérations moyennes soient obligatoires.
Le Grenelle, grande négociation lancée le 6 juillet et demandée par le Président de la République, doit aboutir à un plan d'action de 20 à 30 mesures concrètes et quantifiables. Les propositions sont élaborées par six groupes de travail qui se penchent chacun sur un thème : la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, l'instauration d'un environnement respectueux de la santé, l'adoption de modes de production et de consommation durables, la construction d'une démocratie écologique, la promotion de modes de développement écologique favorables à la compétitivité et à l'emploi. Lundi 24 septembre, le MEDAD devrait recueillir le pré-rapport des six groupes de travail qui devrait alors être débattu par l'Assemblée nationale et le Sénat le 4 octobre.
*Etude Armines réalisée pour le ministère de l'Industrie