La fébrilité était palpable durant le salon Hyvolution, ce mercredi 11 mai. Les industriels de l'hydrogène sélectionnés par l'État pour bénéficier des subventions publiques sont dans les starting-blocks. Ils attendent le feu vert de la direction générale de la Concurrence de la Commission européenne qui doit valider les quinze projets sélectionnés par la France dans le cadre du Projet important d'intérêt européen commun (PIIEC). Ce PIIEC est une sorte de blanc-seing donné aux pays par l'Union pour subventionner des projets sans être accusés de distorsion de concurrence.
Cet accord sera donc synonyme de déblocage d'aides publiques pour le déploiement de gigafactories (piles à combustible, réservoirs, matériaux...) et pour la production d'hydrogène à grande échelle, pour décarboner l'industrie notamment. « On attend une réponse de la Commission sur ces quinze premiers projets pour engager les crédits. On espère d'ici juillet », a précisé Hoang-Bui, coordonnateur de la Stratégie nationale pour le développement de l'hydrogène décarboné. « La situation évolue dans le bon sens. Nous sommes rassurés par nos contacts avec Bruxelles, confirme Jean-Baptiste Lucas, directeur général de McPhy. Les dernières nouvelles nous incitent à l'optimisme. Nos plans sont prêts. Nous sommes impatients de passer à l'opérationnel », précise l'industriel candidat au PIIEC pour la construction d'une usine d'électrolyseurs à Belfort.
Du côté du soutien public à la production d'hydrogène, il faudra attendre la fin de l'année. « La DGEC a notifié à la Commission la mise en place d'un soutien à l'achat d'hydrogène décarboné. Les appels à projets devraient être lancés à la fin de l'année », a précisé Hoang-Bui. Sur les 8,9 milliards d'euros d'aides annoncés par le gouvernement, 4 milliards doivent servir à financer ce tarif d'achat visant à compenser le coût plus élevé de l'hydrogène vert, en attendant que la massification de la production et de la consommation en permette une baisse.