Selon le rapport, de nombreux projets MDP dans les pays du Sud auraient lieu dans tous les cas, même sans crédits carbone apportés par le mécanisme de la compensation carbone. En outre cette compensation retarde les investissements nécessaires dans les pays riches pour de futures réductions, notamment dans les infrastructures et aggrave les inégalités dans la consommation carbone des pays riches et des pays pauvres, puisqu'elle baisse celle des pays du Sud sans modifier celle des pays riches. Outre le MDP, de nombreux pays européens et les Etats-Unis font pression pour inclure la déforestation évitée dans les mécanismes de compensation carbone au sommet de Copenhague. Cela transformerait les forêts du Sud en stocks de carbone placés sur les marchés financiers, au détriment de la biodiversité et des populations locales qui dépendent de ces forêts. Les forêts doivent rester en dehors des marchés carbone, estime Sylvain Angerand, chargé de campagne Forêts des Amis de la Terre France.
Les Amis de la Terre demandent donc son abandon, pour se focaliser sur la réduction radicale des émissions domestiques des pays riches et le paiement de leur dette écologique.
Rappelons que le MDP, mécanisme de flexibilité du Protocole de Kyoto, incite les pays industrialisés à réaliser des projets permettant de réduire, voire d'éviter ou de stocker les émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement. En contrepartie, ils reçoivent des crédits d'émissions qui peuvent être utilisés pour atteindre leurs propres objectifs d'émissions.
Article publié le 05 juin 2009