Selon Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, « si nous ne voulons pas vivre demain avec le nickel, le cobalt ou le lithium ce que nous avons vécu hier avec le gaz et le pétrole et si nous voulons assurer notre indépendance au XXIe siècle, la France et l'Europe doivent prendre leur destin en main ». Ce jeudi 11 mai, le gouvernement a annoncé l'ouverture d'un nouveau fonds d'investissement consacré à l'approvisionnement de la France en minerais et métaux critiques. Il met ainsi en œuvre l'une des mesures préconisées en la matière par le rapport rendu par l'ex-PDG du groupe PSA-Peugeot-Citroën (aujourd'hui Stellantis), Philippe Varin, en janvier 2022.
Ce nouveau Fonds métaux critiques (ou FMC) n'est cependant pas lancé par l'État, mais par InfraVia Capital Partners, une société française d'investissements privés (notamment dans les énergies renouvelables). Il s'appuiera aussi bien sur de l'argent public que sur des investisseurs industriels privés. InfraVia entame ainsi une levée de fonds dans le but d'atteindre une enveloppe d'un milliard d'euros avant la fin de l'année et de deux milliards à terme. L'État s'est déjà engagé à débloquer 500 millions du plan France 2030 à cet égard.
« Ce fonds aura un double enjeu : générer des rendements financiers de long terme liés à l'explosion de la demande de ces métaux et sécuriser l'approvisionnement pour l'industrie française et européenne, déclare le président d'InfraVia, Vincent Levita. (Les projets investis) porteront sur toute la chaîne de valeur ajoutée de ces métaux : de l'extraction à la transformation et au recyclage. » Compte tenu de la portée de ce fonds, son gestionnaire assure qu'il « appliquera les plus grandes exigences en matière d'ESG, aussi bien sur les conditions environnementales, les conditions sociales et les pratiques de gouvernance ».