"Si certains résultats sont en deçà de nos ambitions à ce stade sur la réduction des émissions de CO2, ils ne doivent pas masquer les autres avancées importantes issues de ces négociations", a souligné Elisabeth Borne, ministre des transports, à l'issue du 74e comité de la protection du milieu marin de l'Organisation maritime internationale (OMI). L'institution est chargée d'assurer la sécurité et la sûreté des transports maritimes et de prévenir la pollution des mers par les navires.
Ce rendez-vous devait aborder un certain nombre de points sensibles pour réduire les impacts du transport maritime sur l'environnement marin. Les progrès semblent toutefois lents à instaurer.
Parmi les (petits) points positifs figurent l'interdiction des rejets en mer des résidus de paraffine. Les Etats ont également adopté une stratégie et un calendrier pour réduire les rejets des déchets plastiques dans le milieu marin, issus des engins de pêches ou encore des chutes de conteneurs.
Etude sur l'impact des laveurs de fumée
Une étude sera lancée dans les prochains mois pour évaluer l'impact sur l'environnement des rejets des laveurs de fumée des navires (scrubbers). "La France veillera à engager les discussions pour décider de mesures concrètes dès la publication de ces résultats début 2020", assure le ministère de la Transition écologique.
Les Etats ont également abordé un autre type de pollution : le dépôt de particules noires de fumées d'échappement des navires sur les calottes glaciaires des pôles. Ce dernier capte les rayons du soleil et accélère ainsi la fonte des glaces. Des travaux devraient se poursuivre pour réduire ce phénomène.
Autre petite avancée : l'adoption des derniers textes pour l'entrée en vigueur au 1er janvier 2020 de la réduction mondiale de la teneur en soufre des carburants marins. Cet objectif avait toutefois été pris lors de la 70e réunion du comité. L'idée était de plafonner le taux d'émission de soufre des combustibles des navires à 0,5% plutôt qu'à 3,5% actuellement à partir de 2020.
Enfin, la France a officiellement présenté son projet pour l'établissement d'une zone de réglementation des émissions (Eca) en mer Méditerranée. En janvier dernier, elle avait franchi une première étape dans la création de cet outil avec les résultats de son étude d'impact.
La France compte déposer un dossier à l'OMI en 2020 et vise ensuite l'adoption de la mesure en 2021 pour une entrée en vigueur en 2022.
Les négociations achoppent sur la décarbonation
En revanche, les négociations sur la réduction des émissions de CO2 des navires n'ont pas abouti. La France plaidait pour une régulation mondiale de la vitesse des navires. L'objectif serait de diminuer par ce biais à court terme l'empreinte carbone du transport maritime. "Un pétrolier réduisant par exemple sa vitesse de 12 nœuds à 11 nœuds réduit sa consommation de 18 % et de 30 % à 10 nœuds", estimaitle ministère de la transition écologique.
"Le sujet reste bien intégré dans le programme des futures discussions, a toutefois modéré le ministère. La France va donc continuer à travailler sur cette question en partenariat avec d'autres Etats, en vue du prochain cycle de négociations qui se tiendra en novembre 2019".
Toutefois la création d'un groupe de travail continu sur le sujet du dioxyde de carbone (CO2) est reportée au prochain comité de mars 2020.