Cette classification des véhicules par code couleur a été définie au niveau national par le gouvernement allemand en 2007 mais les villes ont la latitude de définir les « zones écologiques » et leurs conditions d'accès. Berlin par exemple a déjà prévu de renforcer ces conditions en 2010, date à laquelle seuls les véhicules à pastille verte seront autorisés à rouler dans les « zones écologiques ». Pour l'instant trois villes ont déjà mis en service ce dispositif mais d'autres prévoient de le faire en mars 2008 et en 2010.
À l'instar de Londres et de Stockholm, la ville de Milan a choisi de son côté de mettre en place un péage urbain baptisé Ecopass qui est entré en fonction le 2 janvier. Les véhicules répondant aux exigences des normes Euro 3 et 4 sont exonérés de péage tandis que les véhicules plus anciens, ainsi que les poids lourds, doivent désormais payer pour accéder au centre-ville. Les véhicules essence Euro 0 et les véhicules diesel Euro 1 sont totalement exclus du périmètre du péage. Les caméras de surveillance placées aux 43 points d'accès au centre-ville vérifient de 7h30 à 19h30, du lundi au vendredi, que les conducteurs ont bien payé un abonnement quotidien (2 à 10 €) ou annuel (50 à 250 €). Avec ce dispositif, la ville de Milan espère réduire le trafic de 10% et la pollution atmosphérique particulaire de 30%. En 2007, les valeurs réglementaires journalières de particules fines PM10 ont été dépassées 132 fois à Milan. Le maire de la ville Letizia Moratti mise donc sur Ecopass pour éviter de nouveaux dépassements en 2008 et garantir une meilleure qualité de l'air aux habitants. Les résultats des premières journées ont, semble-t-il, satisfait la mairie puisque quelque 6.300 véhicules soit 10% des voitures entrées dans la ville appartenaient aux catégories considérées comme polluantes et étaient munies du ticket « Ecopass ». Mais ce péage est pour le moment au stade de l'expérimentation et la mairie semble consciente que l'efficacité de la méthode ne pourra être évaluée qu'au bout d'un an de fonctionnement. En attendant, la ville entend investir l'argent provenant de ces péages dans les transports en commun.
En France, il n'est pas encore question d'instaurer des péages urbains ou des restrictions à l'échelle de celles mises en œuvre en Allemagne même si l'idée a été proposée par les groupes de travail du Grenelle de l'Environnement. La prise en compte de la pollution automobile est plus axée sur les émissions de CO2 à travers le dispositif de bonus-malus mis en place dernièrement et se traduit localement par des réaménagements urbains favorisant les circulations douces et les transports en communs ou la création d'éco-quartiers où la voiture est exclue. Des solutions de toute évidence moins drastiques…