C'est dans la résidence du Clos d'Arènes, à Montpellier, qu'ont été mises en service, tout récemment, les trois premières piles à combustible. Il s'agit d'un ensemble qui combine une chaudière gaz à condensation et la fameuse pile. Celle-ci va permettre de transformer une partie du gaz en électricité qui sera autoconsommée par les résidents.
Comment ça marche ? Une partie du gaz naturel utilisée pour la chaudière va passer par un reformage, un procédé qui utilise de la vapeur d'eau et de la chaleur pour dissocier les atomes carbonés du méthane. L'hydrogène, une fois obtenu, passe par la pile à combustible où il est associé à de l'oxygène. Une réaction chimique va permettre de créer de l'électricité, de l'eau et de la chaleur. L'eau, sous forme de vapeur est évacuée. La chaleur, ici, va permettre de chauffer le ballon d'eau chaude. Et l'électricité sera autoconsommée pour répondre au besoin du logement. Selon ces besoins, la production électrique devrait couvrir 30 à 80 % de la demande des résidents. Voir le schéma.
Produire de l'électricité avec de l'hydrogène est une solution propre puisque seule de la vapeur d'eau est rejetée dans l'environnement, même si cette dernière est le principal gaz à effet de serre. Propre aussi, car la production électrique ne pollue pas l'air avec des dioxines, des particules fines… Enfin, la production est locale, ce qui réduit les pertes de rendement liées au transport de l'électricité.
Toutefois ici, l'hydrogène nécessite du gaz pour être produit, un combustible moins polluant que le charbon ou le fuel, mais un combustible fossile tout de même. L'hydrogène pourrait néanmoins être produit à partir d'énergies renouvelables : on parle alors d'hydrogène vert. Mais pour l'heure, sa production n'en est qu'à la phase de démonstration. Il en va de même pour cette pile à combustible dans ces logements et il faudra, à terme, trouver un équilibre économique.
La chaudière gaz avec sa pile à combustible coûte cinq fois plus cher qu'une chaudière gaz classique, impensable sans subvention pour un organisme comme ACM Habitat qui propose du logement social. Ainsi, l'installation, qui a coûté 28 100 euros, a été financée à hauteur de 22 800 euros par l'UE, l'Ademe et GRDF. Premier objectif : tester l'efficacité de la technologie ; à voir, dans un deuxième temps, si celle-ci se développe réellement.