C'est dans ce cadre que la Ville de Paris a proposé en juin 2005 au Conseil de Paris un Plan Climat Territorial. Pour y parvenir, une démarche participative et a été mise en œuvre vers tous ceux qui résident et travaillent à Paris. Cette concertation a permis de collecter des propositions qui ont donné lieu à l'élaboration d'un Livre Blanc, présenté le 25 janvier dernier par la mairie de Paris. Une centaine de Parisiens et d'usagers de la Ville ont participé à des ateliers thématiques et rendu leurs propositions d'actions à la Mairie de Paris.
Les principales propositions concernent le bâtiment, le chauffage et la production d'eau chaude représentant 27% des gaz à effet de serre émis à Paris. Le livre blanc suggère notamment un ''plan Marshall'' pour rénover le bâti parisien, fortement émetteur de GES et par ailleurs coûteux en chauffage pour ses occupants du fait de sa mauvaise isolation. Les futures constructions neuves devront à terme être à énergie positive, alimentée par le solaire ou la géothermie. Le développement du chauffage urbain (chaleur majoritairement issue de la combustion des déchets), le recours au solaire et l'usage de l'électricité verte est également préconisé, tous faiblement émissif en CO2. En outre, pour aider à l'instauration de toutes ces opérations, le livre blanc conseille d'élaborer des financements innovants (prêt à taux zéro ...) entre la Ville et les Banques.
Concernant les transports, le livre blanc préconise de donner la priorité aux transports collectifs, avec une extension des réseaux en Ile-de-France et la généralisation des modes de transport peu émissifs. Pour les marchandises, la priorité devrait être donnée à l'acheminement par rail et voie d'eau tandis que les véhicules diesel de livraison devraient être équipés de filtres à particules.
Le réchauffement étant déjà enclenché et dans le but de s'adapter au climat, le livre blanc suggère notamment la mise en place d'un un réseau de mesures météorologiques, un observatoire phénologique pour suivre les impacts sur la biologie de la faune et de la flore mais aussi le développement de la végétalisation de la ville apportant ombre et humidité. D'autres préconisations concernent l'éducation, les comportements ou les activités économiques.
Ces propositions devraient inspirer le Plan Climat local de la ville de Paris qui sera soumis au Conseil de Paris du mois de juillet 2007.
Rappelons que la METRO (Communauté d'agglomération de Grenoble – Isère) est à l'origine d'un des premiers Plan climat déployés à l'échelle d'une agglomération. La réflexion a débuté en 2001 par la réalisation d'un bilan énergétique complet par l'Agence Locale de l'Energie (ALE). Ce bilan a fait état des consommations d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre par énergie, commune et secteurs d'activité depuis 1990. À partir de là, deux scénarios d'évolution ont été imaginés pour l'horizon 2020 et pour chaque secteur d'activité : un scénario sans intervention publique en faveur de l'environnement, et un scénario volontariste avec des actions concrètes de réduction de consommation d'énergie. Résultat : le scénario sans intervention indiquait une augmentation de la consommation d'énergie de 18,4% et des émissions de CO2 de 13% alors que le scénario volontariste montrait une stabilisation par rapport aux émissions de 1990. Ces constatations avaient amené l'ALE à proposer un Plan Climat Territorial à la METRO. Une concertation entre une centaine d'acteurs de l'agglomération a été organisée ce qui a permis d'identifier une trentaine de mesures à mettre en place en complément des actions déjà existantes (Plan Local d'Urbanisme ou l'Agenda 21). Les objectifs de ce PCT sont ceux du protocole de Kyoto : stabiliser les consommations d'énergie non-renouvelable et les émissions de CO2 d'ici à 2010 par rapport au niveau de 1990 et à consommer 21% d'énergie d'origine renouvelable.
La ville de Chalon-sur-Saône est un autre exemple d'initiative pionnière et efficace. Dès 1991 la ville s'étaient engagée dans un processus de maîtrise des consommations d'énergies. Depuis, d'autres actions comme la création d'un réseau de surveillance de la qualité de l'air, la ratification d'une charte environnement ou encore l'engagement dans le programme européen Privilèges ont été menées au sein de la ville. Ce programme s'inscrit parmi les projets de démonstration LIFE Environnement proposés par la Commission Européenne dans le cadre des actions de lutte contre le changement climatique. Il s'agit de démontrer qu'il est possible, sur un territoire, de parvenir à diminuer les émissions de gaz à effet de serre plus rapidement et plus vigoureusement que ne le stipulent les engagements de la France et de l'Europe vis-à-vis du protocole de Kyoto. Autrement dit, 3 ans au lieu de 10 ans pour réduire de 5,2% le niveau des émissions de GES du territoire chalonnais. Les résultats sont loin d'être négligeables puisque cet objectif a été atteint en seulement 2 ans.
Les exemples ne manquent pas dans d'autres pays européens également. En 1998 la commune suédoise de Växjo a réduit de 18% ses émissions en 5 ans en préférant le bois au charbon pour le chauffage collectif. En 2000, Francfort a élaboré un programme d'actions visant à réduire de 10% en 5 ans ces émissions de CO2 : développement de la cogénération, normes thermiques plus strictes pour l'habitat, éclairages plus performants, campagnes de sensibilisation… Au final, la ville a réduit de 20% ses émissions de CO2 pour les bâtiments communaux.