© Ecole centrale de Nantes
Des recherches variées et prometteuses
En tant que nation maritime, la France dispose d'un potentiel important pour exploiter les sources d'énergie de la mer : l'éolien offshore, l'énergie des vagues, l'énergie des courants, l'énergie thermique des mers grâce à la différence de température entre les eaux de surface et les eaux profondes, l'énergie marémotrice liée au flux et reflux de la marée ou encore l'énergie osmotique. Sur le territoire métropolitain, rien que l'exploitation des vagues pourrait théoriquement permettre de produire 420 TWh par an.
Différents types de système permettent d'exploiter l'énergie des vagues. Les moyens mécaniques de conversion et de transport diffèrent d'un système à l'autre. Les colonnes d'eau oscillantes par exemple se basent sur la compression de l'air par l'oscillation de l'eau dans une chambre fermée. Des turbines sont ensuite actionnées mécaniquement par l'air sous pression. D'autres technologies utilisent des flotteurs et convertissent leurs oscillations en courant électrique. Les systèmes dits « à déferlement » sont basés sur des réservoirs dans lesquels les vagues déferlent. Ces réservoirs peuvent ensuite se décharger à travers des turbines. Les installations peuvent être flottantes en mer ou fixes sur le littoral.
Certaines installations sont quant à elles posées sur le fond marin : ces systèmes utilisent l'oscillation de l'eau induite par les vagues et ressentie dans toute la hauteur d'eau. Des volets battants ressemblant aux batteurs de houle peuvent être utilisés, ou encore des bouées à mi-surface amarrées au fond et dont le mouvement comprime de l'eau pour la transporter sous-pression jusqu'à terre.
Une plate-forme spécifique à l'énergie des vagues
La plate-forme sera équipée pour accueillir tout type de prototypes pour des essais de moyenne à longue durée : 6 mois à 2 ans. Elle comportera des moyens de mesure et de contrôle des paramètres externes (vent, hauteur de vagues, températures, etc.) et internes aux prototypes. Une infrastructure spécifique permettra de récupérer à terre l'énergie produite par la ou les machines prototypes installées en mer (« prise électrique marine »). Le site disposera également d'équipements opérationnels dédiés comme un navire qui servira pour le déploiement des équipements légers et pour la supervision des opérations. Des navires spécialisés pourront être mobilisés pour des opérations de plus grande envergure.
Un site optimum a été localisé au large du Croisic pour l'implantation du SEM-REV. Peu exposé à la houle, le site est bien adapté pour la mise au point de prototypes. D'autres sites dans la région des Pays de la Loire présentent un intérêt pour le développement de la filière. Un site au large de l'Ile d'Yeu a été repéré pour le développement d'un site de production énergétique une fois que les technologies auront dépassé le stade de prototype expérimental.
La construction du projet SEM-REV s'achèvera en juillet 2010 avant d'entamer sa phase d'exploitation. L'investissement s'élève à 5,5 millions d'euro. Il est financé à hauteur de 1,56 millions d'euro par l'Etat (Ministère de la Recherche et CNRS), 2,19 M€ par la Région des Pays de la Loire, 1,25 M€ par le Fonds Européen de Développement Régional et 0,5 M€ par le Département de la Loire-Atlantique.