Un écart jugé ''pas grave''
Cet écart n'est ''pas grave'', a-t-il assuré. Depuis ses prévisions de l'an dernier, RTE a révisé à la hausse (+2 GW) les moyens de production qui seront disponibles d'ici 2013. Signe, selon Dominique Maillard, que la donne peut changer rapidement, à condition que de nouveaux projets soient lancés dans l'année. ''Les prévisions de l'an prochain seront importantes'', a-t-il insisté. Du fait du temps nécessaire à leur réalisation, les projets lancés après mi-2011 ne seront pas prêts à temps pour combler l'écart.
C'est aussi ''par un recours à des importations, notamment au moment de la pointe de consommation, que le problème sera résolu''. Ainsi, la ''première utilisation de la future ligne haute tension entre la France et l'Espagne sera d'exporter le surplus de production éolienne des Espagnols''. Même si la France reste globalement exportatrice d'électricité, son solde a tendance à s'éroder année après année.
En 2015, la consommation d'électricité prévue sera de 506 térawattheures par an (TWh), en baisse de 10 TWh par rapport à la prévision de l'été dernier. La crise est passée par là, et a ''décalé les prévisions de 2 à 3 ans''. Entre 2008 et 2009, la consommation française d'électricité avait baissé de 2%, passant de 485,3 à 476,8 TWh par an.
2015, date critique
2015 est donc une date critique pour le système électrique français alors même qu'ont été intégrées dans ces prévisions ''les dispositions du Grenelle 2 sur le logement résidentiel et la réglementation thermique 2012'', selon Hervé Mignon, directeur du développement de RTE. Même le creux généré par la fermeture prévue en 2012 de l'usine d'enrichissement d'uranium Georges-Besse I d'Eurodif, qui consomme tout de même un peu plus de 5 TWh par an, ne fera qu'altérer cette tendance à la hausse de la consommation. Un volume d'effacement de 3 gigawatts (GW) a aussi été pris en compte. Mais le projet de loi portant sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome), qui prévoit d'augmenter cette ''non-production'' d'électricité, n'étant pas adopté, ''nous n'avons pas encore une vision complète des volumes d'effacement''.
Selon RTE, la puissance installée du charbon passera de 5,6 à 4,1 GW entre 2014 et 2015. Ceci est dû au fait que plusieurs grandes installations de production d'électricité non conformes au renforcement des exigences européennes seront déclassées et fermées. ''Ce n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu : c'est prévu depuis de nombreuses années''.
Autre fait marquant dans les prévisions de RTE : la revue à la hausse de la capacité photovoltaïque installée depuis les prévisions de l'an dernier. Alors qu'elle n'avait été évaluée qu'à 0,9 GW par an en 2014, elle devrait en représenter 2 GW à cette date, et 3 GW en 2015.