Après trois mois de réflexion, la Commission Energie 2050 a rendu sa copie au ministre de l'énergie Eric Besson. Chargée de mener une analyse des différents scénarios possibles de politique énergétique pour la France à l'horizon 2050, la Commission résume ses travaux en huit recommandations (1) avec en premier lieu de "faire de la sobriété et de l'efficacité énergétique une grande cause nationale" notamment dans les secteurs du bâtiment et des transports.
La commission recommande également d'accroître l'effort de recherche publique dans le domaine de l'énergie et de "s'engager courageusement dans une politique de vérité des prix de l'énergie et des émissions de CO2" en évoquant la hausse des prix à l'avenir.
L'une des recommandations est pour le moins sans appel : "s'interdire toute fermeture administrative d'une centrale nucléaire qui n'aurait pas été décidée par l'exploitant à la suite des injonctions de l'autorité de sûreté." Autrement dit, pas de prise de décision politique sur ce sujet mais une approche technique.
La Commission recommande d'ailleurs que les arbitrages en matière de politique énergétique se basent sur les conséquences en matière de finances publiques, d'emploi, d'émissions de CO2 de chaque option "afin de dégager des priorités".
Au niveau européen, la Commission estime qu'il faudrait proposer un réexamen en profondeur des règles du marché intérieur de l'énergie et envisager une initiative dans le domaine de l'harmonisation internationale des règles et des pratiques de sûreté nucléaire.
Enfin, pour la Commission Energie 2050 il est clair qu'il ne faut pas se fixer d'objectif de part du nucléaire "à quelque horizon que ce soit, mais s'abstenir de compromettre l'avenir et pour cela maintenir une perspective de long terme pour cette industrie en poursuivant le développement de la génération 4. La prolongation de la durée de vie du parc actuel nous paraît donc la solution de moindre regret (sous la condition absolue que cela soit autorisé par l'ASN)."
Une recommandation bien entendue par le ministre qui dans un document publié vendredi dernier annonce le maintien du processus de prolongation des centrales au-delà de 40 ans et la relance du projet d'EPR à Penly.