Mais ces dispositions font l'objet d'âpres négociations, les entreprises craignant pour leur compétitivité. Les Parlementaires européens se sont toutefois prononcés pour la mise aux enchères complètes des quotas pour le secteur de l'électricité. En revanche, rien est fixé concernant les secteurs énergivores qui pourraient être affectés par la concurrence de pays où les plans de réduction des émissions de CO2 sont moins rigoureux alors que la Commission avait évoqué certaines exceptions.
Dans le cadre de ces négociations, les grands opérateurs financiers ont souhaité s'exprimer. À l'occasion d'une table ronde organisée par le WWF, ils ont fait part de leur soutien au principe de mise aux enchères des quotas. Ils considèrent que c'est l'outil le plus efficace d'intégration des coûts du réchauffement climatique, non seulement dans les bilans comptables des entreprises mais aussi dans leurs décisions d'investissement. La mise aux enchères des quotas d'émissions favorisera la répartition du coût carbone dans l'économie toute entière, et non aux seuls actionnaires des grandes compagnies productrices d'énergie, explique Adrien Assous, économiste en charge du dossier Changements climatiques chez Natixis E&I. Les financiers recommandent également la mise en place d'objectifs forts : si l'Union européenne venait à adopter une position trop timide, le coup serait fatal pour le développement d'un secteur aussi intéressant que celui de la finance carbone, et cela compromettrait du coup fortement le potentiel d'innovation technologique et de création d'emplois à long terme, prévient Rupert Edwards, directeur général du département Finance carbone chez Climate Change Capital.
Pour le WWF, ces positions confirment que l'Europe a plus que jamais besoin d'un Paquet Energie Climat et d'un cadre réglementaire à la hauteur de cette ambition.
Article publié le 16 septembre 2008