Selon le quotidien Le Monde, l'Elysée aurait ouvert des discussions avec la direction stratégique d'EDF sur l'objectif de réduction de 75 à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique d'ici 2025. L'article du 10 février (1) explique que, finalement, la puissance du parc nucléaire actuelle (61,6 GW) pourrait être maintenue. Outre la fermeture de Fessenheim, annoncée pour fin 2016, l'Elysée envisagerait également de fermer les plus vieilles centrales. Seulement, selon Le Monde, celles-ci seraient remplacées sur les mêmes sites par des EPR…
La baisse du nucléaire de 25% serait, dans ce scénario, induite par une hausse de la consommation d'électricité d'ici 2025. Pourtant, le Président de la République avait également fixé l'objectif de diminuer de 50% la consommation d'énergie à l'horizon 2050.
Le schéma décennal de développement du réseau de transport d'électricité, publié par RTE le 7 février, qui sert de base aux futurs investissements pour renforcer le réseau, présente quatre scénarios à long terme de production énergétique. Le scénario "consommation forte" mise sur la compensation de la fermeture de Fessenheim par l'ouverture de l'EPR de Flamanville et sur le maintien, ou le remplacement, de toutes les tranches atteignant 40 ans d'ici à 2030 (65 GW de capacité nucléaire installée). Les scénarios "croissance faible" et "median" misent quant à eux sur l'ouverture de Flamanville et sur le maintien, ou le remplacement, de toutes les tranches atteignant 40 ans d'ici à 2030 sauf les dix groupes 900MW les plus anciens (56 GW installés). Enfin, le scénario "nouveau mix" prévoit, outre l'ouverture de Flamanville, le maintien ou le remplacement de toutes les tranches, sauf les 28 groupes 900 MW les plus anciens (40 GW installés). Ce qui n'avait pas manqué de faire réagir Greenpeace : "Ces scénarios placent le nucléaire à des parts de la consommation comprises entre 72 et 80%. Seul le scénario « nouveau mix », avec la fermeture de près de 20 réacteurs, atteint l'objectif de 50% de nucléaire".