Cependant avec une consommation annuelle de 10 milliards de litres de gazole, les impacts environnementaux et énergétiques du secteur sont importants. La part du transport dans la consommation finale totale d'énergie est aujourd'hui de 31 %, contre seulement 13 % en 1960. La responsabilité du secteur des transports s'en ressent également dans les émissions atmosphériques : oxydes d'azote (NOx), monoxyde de carbone (CO) et dioxyde de soufre (SO2). Depuis 1990, les émissions polluantes des poids lourds sont encadrées par des normes européennes de plus en plus exigeantes qui ont permis de réduire ces émissions de l'ordre de 70%. Cette baisse devrait se poursuivre à l'horizon des prochaines années, avec l'introduction de nouvelles normes notamment la norme Euro 5 en 2009. En revanche, en matière de lutte contre le changement climatique, en l'espace de 40 ans, les transports sont devenus le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France. L'enjeu pour la profession consiste désormais à réduire ces émissions, autrement dit les consommations de carburant.
S'agissant d'un secteur soumis à une très forte concurrence qui intervient sur un marché fortement libéralisé, les entreprises de transport routier sont très attentives au suivi de leur consommation de carburant, poste qui peut représenter jusqu'à 25% de leurs coûts. Face à la hausse progressive du coût des carburants fossiles, le secteur semble avoir pris conscience de sa dépendance.
En décembre 2006, la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR) créait l'observatoire de la performance durable pour jouer la transparence. Aujourd'hui ce sont six entreprises du secteur à savoir GT location, Ourry, STVA, Transport Graveleau, DHL Express et LR services qui s'engagent à agir en signant la charte d'engagements volontaires du transport routier en faveur de la réduction des émissions de CO2.
Élaborée par la Direction générale de la Mer et des Transports, avec le soutien de l'ADEME et en concertation avec la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers (FNTR) et la Fédération des entreprises de Transport et Logistique de France (TLF), cette charte demande à chaque entreprise signataire d'identifier des économies potentielles de consommation de carburant et de mettre en place des actions concrètes pour réaliser ces économies. En contrepartie, le Ministère des transports valorisera les actions menées dans le cadre de cette Charte. Les entreprises de transport ont 3 ans pour élaborer et mettre en œuvre leur plan d'action qui peut se baser sur un portefeuille de solutions diverses tant organisationnelles (utilisation des transports combinés, optimisation des flux logistiques), que technologiques (normes, renouvellement du parc, carburants alternatifs). Un premier bilan des actions menées et des résultats obtenus sera dressé en fin d'année. Les entreprises seront appuyées par l'ADEME pour l'élaboration de méthodes de mesure des émissions de CO2 et la mise en œuvre d'outils de suivi des actions menées et leurs évaluations.
Cette charte pourrait faire prendre un peu d'avance à ses signataires sachant qu'une étude de faisabilité pour la mise en place d'un marché de quotas de CO2 dans le secteur du transport de marchandises est actuellement à l'étude. L'intérêt d'étudier cette option est conforté par les conclusions du conseil européen des 8 et 9 mars 2007 qui envisage l'extension éventuelle du champ d'application de marché de CO2 aux transports de surface entre autres. Rappelons que le transport, sur le territoire métropolitain, représente 26% des émissions de CO2 en France, dont 94% sont imputables au transport routier. Ces émissions ont augmenté de près de 20% par rapport à l'année 1990, qui sert de référence au protocole de Kyoto.