A l'occasion des vœux au monde rural, prononcés mardi 17 janvier 2012 à Pamiers (Ariège), le Président de la République Nicolas Sarkozy a expliqué "[avoir] conscience que l'aspect tatillon de certains règlements administratifs (…) insupporte" ses interlocuteurs du jour. Un aspect qu'il a développé avec "l'exemple des règles environnementales, la question de l'eau, ou la protection de l'environnement".
"Naturellement qu'il faut protéger l'environnement", a expliqué Nicolas Sarkozy, ajoutant néanmoins que "tout est une question de mesure et [le gouvernement va] prendre un certain nombre de décisions pour relâcher la pression".
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a aussi déploré que "n'importe quelle association qui veut empêcher un maire, un élu, une initiative, peut le faire". Estimant que "la préservation de l'environnement, ce n'est pas empêcher quiconque de faire quoi que ce soit", il a jugé qu'"il faut absolument lever le pied de ce point de vue".
Directive cadre sur l'eau
Interrogée par l'AFP, la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a jugé que Nicolas Sarkozy rappelle "des choses qui ont déjà été évoquées". "Il y a une commission consultative de l'évaluation des normes", a rappelé la ministre, précisant que "tous les textes du Grenelle passent devant cette commission, précisément pour simplifier les normes qui ont à être appliquées derrière, c'est quelque chose de complètement ordinaire".
Générations futures estime pour sa part que le Président de la République "[a déclaré] n'importe quoi sur la protection de l'eau". L'association rappelle qu'il s'agit d'"un domaine dans lequel la France est pourtant très mal placée car elle ne pourra pas retrouver le bon état écologique des eaux comme l'exige pourtant la Directive cadre sur l'eau européenne".
Par ailleurs, les propos du Président de la République sont qualifiés d'"inadmissibles", par le porte-parole de France nature environnement (FNE), Benoît Hartmann, qui a indiqué à l'AFP qu'"une fois de plus l'environnement est une variable d'ajustement électoral et chaque fois qu'on veut aller chasser des voix on utilise l'argument de l'environnement pour flatter son électorat".
La secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts, Cécile Duflot, interrogée par le quotidien Libération, estime quant à elle qu'"on peut avoir des débats sur toutes ces questions mais, en entendant le Président faire ainsi pression sur la protection de l'eau, c'est (…) à se demander si toute la démarche du Grenelle n'était pas une pure opération de com".