La Commission européenne donne son feu vert à la fusion des deux géants de l'agrochimie : l'américain Monsanto et l'allemand Bayer. La condition : que Bayer vende une grande partie de ses activités existantes à un tiers, afin de "remédier aux chevauchements des activités des parties dans les secteurs des semences, des pesticides et de l'agriculture numérique", précise la Commission dans un communiqué publié ce jour. "Nous avons autorisé le projet de rachat de Monsanto par Bayer parce que les mesures correctives proposées par les parties, qui dépassent largement les six milliards d'euros, répondent pleinement à nos préoccupations en matière de concurrence", a déclaré la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager. "Nous avons fait en sorte que le nombre d'acteurs mondiaux en concurrence active sur ces marchés reste le même".
Bayer a proposé de céder une grande partie de ses activités à BASF. Proposition actuellement examinée par la Commission afin d'assurer que cette cession réunit "toutes les exigences applicables à l'acquéreur et [qu'elle ne] crée [pas] des chevauchements problématiques ou pose d'autres problèmes de concurrence".
La décision de la Commission intervient après plusieurs mois d'enquête. Celle-ci a révélé que "l'opération telle qu'elle avait été notifiée aurait réduit sensiblement la concurrence sur les prix et l'innovation sur divers marchés en Europe et dans le monde entier". L'exécutif européen craignait également "un renforcement de la position dominante de Monsanto sur certains marchés où Bayer est un concurrent important de l'entreprise", indique-t-elle.