Cette convention, ou plutôt déclaration d'intention d'une durée de cinq ans, s'articule autour de cinq grands axes.
De manière à orienter les choix des consommateurs vers les produits écologiques, les distributeurs prévoient d'évaluer l'impact environnemental des produits et d'informer les consommateurs du résultat, en collaboration avec les administrations en charge (ministère, ADEME), les associations de consommateurs et les associations de protection de l'environnement. L'idée est de faire figurer un «prix écologique» à côté du prix en euros. Cette démarche sera expérimentée en 2008 sur un échantillon d'environ 300 produits et sera progressivement étendue, à compter de 2010, en fonction des résultats obtenus.
Rappelons que récemment le groupe Casino a décidé d'évaluer l'impact environnemental de ses produits de marques propres et est en train de mettre en place un étiquetage spécifique. Celui-ci devrait contenir deux niveaux d'information : des informations chiffrées et un code couleur décrivant l'ampleur des impacts environnementaux associés, à l'image de l'étiquette énergie. Les informations chiffrées porteront sur les impacts clés des produits de grande consommation à savoir le transport, les émissions de CO2 liées à la fabrication de l'emballage et le recyclage de cet emballage. Au final, près de 3.000 produits devraient disposer de cet étiquetage environnemental qui sera mis en place progressivement sur 2008.
La convention prévoit également de doubler, à horizon de trois ans, le nombre de produits mis sur le marché bénéficiant d'un éco-label, à travers notamment l'organisation conjointe d'une campagne nationale d'information et de communication destinée au grand public. Très développés en Allemagne, en Suisse et dans plusieurs pays d'Europe du Nord, les éco-labels (marque NF Environnement et l'Ecolabel européen) souffrent en effet en France d'un manque de visibilité.
La grande distribution promet en outre d'augmenter d'au moins 15 % par an la part des produits issus de l'agriculture biologique dans le total des ventes alimentaires. Le ministère et les autres acteurs concernés s'attacheront quant à eux à promouvoir la consommation de produits bio (à l'exemple de la circulaire sur le bio dans la restauration administrative). Face à cet engagement, un comité de suivi avec tous les acteurs concernés travaillera sur la sécurisation de l'approvisionnement et l'évolution de la production agricole française.
Parmi les autres engagements on notera la réduction du nombre d'emballages avec un objectif plancher de -10% d'ici 2012 et l'amélioration du recyclage en intégrant les matériaux recyclés dans les emballages avec un objectif de 75% pour le verre et le papier carton. Un bilan devrait être réalisé en 2010.
Enfin la convention vise à encourager une réduction des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre du secteur du commerce et la distribution. Pour ce faire, la grande distribution généralisera la démarche bilans carbone en proposant avant la fin 2008 une méthodologie commune d'évaluation, adaptée aux spécificités des magasins et élaborera avant la fin de 2009, des indicateurs et valeurs de référence en cohérence avec les règlementations thermiques et efficacité énergétique pour améliorer l'efficience énergétique des magasins. Les parties prenantes se sont également engagées à étudier les potentialités d'intégration des énergies renouvelables aux bâtiments de commerce, en particulier à l'occasion de la création de nouveaux magasins ou de rénovations lourdes, à améliorer la performance des systèmes de réfrigération et à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, notamment par l'utilisation du fret ferroviaire et fluvial.