Un projet d'arrêté du ministère de l'agriculture, que l'association Inf'OGM s'est procuré la semaine dernière, organise les règles de coexistence entre cultures OGM et non OGM. Celui-ci ne tient pas compte des recommandations émises par le Haut conseil des biotechnologies (HCB) en janvier dernier et défini des distances d'isolement entre les parcelles. Or le HCB estimait dans son avis que ces conditions de culture ne garantissent pas une production végétale "sans OGM 0,1 %" mais seulement une production "sans OGM 0,9 %".
"Si ce projet était définitivement adopté, il signerait l'arrêt de mort de l'apiculture française, de l'agriculture biologique et des semences paysannes. Nous dénonçons ces mesures en faveur d'une coexistence qui signifie la fin des filières agricoles et apicoles de qualité, cohérentes avec un développement soutenable. Nous dénonçons le double-langage du gouvernement : d'un côté, il n'a de cesse de répéter qu'il adoptera un moratoire et de l'autre, il prépare en sous main la culture hégémonique du MON810", déclarent dans un communiqué de presse commun l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), la Confédération paysanne, la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab), France Nature Environnement (FNE) et les Amis de la Terre. Ces associations demandent "le retrait de ce projet de texte et l'application de la loi sur les OGM que le gouvernement a lui-même fait voter en 2008. La mise en œuvre de la loi passe par l'interdiction de la culture des OGM dans toute zone à proximité de ruchers, de cultures bios et de maïs population".