Cette étude* publiée hier sur le site de la revue ''PLoS Neglected Tropical Diseases'' a été réalisée par l'Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS/ IRD/ Université de la Méditerranée), dirigée par Didier Raoult.
Les tiques de chiens, majoritairement présentes au printemps, peuvent parfois piquer l'homme pendant l'été quand les tiques ont été exposées aux chaleurs les plus importantes. Ces parasites sont les vecteurs de bactéries, les rickettsies, agent de maladies infectieuses sévères pour l'homme, les rickettsioses, comme la fièvre boutonneuse méditerranéenne.
L'équipe de Didier Raoult a constaté que les rickettsioses avaient été plus fréquentes et plus graves pendant les étés très chauds de 2003 et 2005 et qu'une petite épidémie s'était développée au printemps de l'année 2007, le plus chaud depuis 50 ans. Les chercheurs ont ainsi mis au point un modèle expérimental avec des tiques de chien d'élevage, non infectées. Un groupe de tiques a été incubé pendant 24 heures à 40°, un second groupe à 25°. Les parasites ont ensuite été mis en contact avec l'homme.
Le résultat est sans appel : l'affinité des tiques de chien pour l'homme est beaucoup plus importante après que les parasites aient séjourné à une température de 40°, ont indiqué les chercheurs. Ainsi, l'affinité de ce groupe de tiques pour l'homme est bouleversée par l'augmentation de la température. Sous l'effet de la chaleur, les tiques seraient comme folles et se mettraient à piquer l'homme.
Selon les chercheurs, des épisodes de réchauffement climatique risquent ainsi d'être associés à des épidémies de maladies transmises par les tiques dont le comportement aura été changé par la température extérieure.
* Référence : Warmer weather linked to tick attack and emergence of severe rickettsioses. Philippe Parola, Cristina Socolovschi , Luc Jeanjean, Idir Bitam, Pierre-Edouard Fournier, Albert Sotto, Pierre Labauge, Didier Raoult, ''PLoS Neglected Tropical Diseases''.
Article publié le 19 novembre 2008