Démarré en 2004 sur une initiative du Cirad, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et de l'Institut Pasteur de Paris pour une durée de cinq ans, le projet EDEN réunit 49 institutions partenaires de 24 pays pour la plupart européens. Plus de 150 participants, parmi les plus grands spécialistes des maladies émergentes, en épidémiologie et en écologie, se sont rendus à Brno. Les chercheurs ont ainsi quantifié l'impact des changements environnementaux sur le risque d'introduction, d'installation et de diffusion de maladies émergentes sur le territoire européen et le pourtour méditerranéen. Les chercheurs ont notamment épluché dans chaque pays toutes les données disponibles en matière de santé publique et les rapports de surveillance épidémiologique. Ces données permettront bientôt d'obtenir une vue d'ensemble des écosystèmes européens à risque et d'identifier les facteurs environnementaux les plus importants pour l'occurrence, l'installation et la diffusion de ces maladies. Il devrait ainsi être possible d'établir des cartes dynamiques de ces risques sanitaires et de mieux cibler leurs mesures de surveillance et de contrôle, a expliqué Renaud Lancelot, chercheur au Cirad et coordinateur du projet.
Le projet EDEN couvre l'ensemble des écosystèmes anthropisés européens, du cercle polaire jusqu'au bassin méditerranéen et leurs connexions en Afrique subsaharienne. Il utilise comme modèle des maladies sensibles aux changements environnementaux. Ce sont en majorité des zoonoses : maladies communes aux animaux et aux hommes. Elles sont transmises par des tiques ou des rongeurs, ou encore des insectes. La plupart sont déjà présentes en Europe (encéphalite à tiques, fièvre hémorragique avec syndrome rénal, leishmaniose,…). D'autres peuvent émerger ou réapparaître comme le paludisme, la fièvre West Nile ou la fièvre de la vallée du Rift, a souligné le Cirad.
Article publié le 04 février 2008