La consommation d'énergie électrique dans le secteur tertiaire (services) a augmenté de 15,8 %, tandis que la consommation industrielle s'est accrue de 9,5 %. Enfin, la consommation d'électricité dans le secteur résidentiel de l'UE-25 a progressé à un rythme comparable à celui du PIB global (10,8 %), neutralisant par là même les progrès accomplis d'une manière générale entre 1999 et 2004.
Selon le rapport, cette demande croissante d'électricité de la part des ménages s'explique par une multiplicité de facteurs différents parmi lesquels l'usage généralisé d'appareils comme le lave-vaisselle, le sèche-linge, le climatiseur et l'ordinateur personnel, de même que l'essor de l'électronique grand public et des équipements informatiques et de communication, comme les décodeurs, les lecteurs de DVD, les équipements à haut débit et les téléphones sans fil. D'autres facteurs sont dus à l'augmentation du nombre d'appareils détenus en double ou en triple exemplaire dans les ménages, essentiellement les téléviseurs et les réfrigérateurs/congélateurs, ainsi que l'augmentation générale du nombre de maisons unifamiliales et de la taille des logements. La généralisation du mode de veille dans l'électronique domestique est aussi en cause même si de nouvelles technologies permettent désormais aux fabricants de produire des équipements à très faible consommation de veille.
C'est dans le domaine le plus touché par l'augmentation de la consommation que les solutions semblent les plus faciles à mettre en œuvre, note le rapport qui précise également que de légères modifications dans nos habitudes d'utilisation des appareils domestiques peuvent donner lieu à d'importantes économies d'énergie.
Par exemple, lorsque de nouveaux appareils sont installés dans un ménage,les anciens sont simplement déplacés à un autre endroit de la maison, et non remplacés, ce qui contribue à accroître la consommation d'électricité , précise le rapport du CCR.
Un autre domaine est montré du doigt : les ampoules à incandescence qui entraîne le gaspillage effarant de 95 % de l'électricité consommée pour produire de la lumière visible. Le rapport du CCR constate que ce secteur est porteur d'économies potentielles, d'autant plus que de nouvelles technologies à très haut rendement, comme les lampes fluorescentes compactes (LFC) et les diodes électroluminescentes (DEL) blanches, mises au point récemment, pénètrent le marché.
Le rapport du CCR qui fournit des conseils pour réduire la consommation d'électricité, comme l'installation de chauffe-eau fonctionnant à l'énergie solaire, mentionne également que la consommation moyenne par ménage dans l'UE-25 était de 4.098 kWh en 2004. Ce chiffre pourrait être réduit de 800 kWh par foyer et par an, soit quelque 20 % de la consommation d'électricité de chaque ménage, en encourageant activement le remplacement des appareils et équipements existants et l'abandon total des ampoules à incandescence, indique le rapport.
Cette tendance d'accroissement généralisé de la demande électrique s'inscrit à l'opposé des mesures adoptées par l'UE, sous la forme d'exigences d'étiquetage, de normes de rendement minimum, d'accords volontaires, de mesures d'incitation et d'obligations en matière d'économies d'énergie, afin de réduire la consommation d'énergie et les émissions de CO2 qui en résultent. Rappelons en effet que dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, l'Union européenne a adopté en avril 2006 une directive relative à l'efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques. Cette directive a pour objet de rendre l'utilisation finale de l'énergie plus économique et plus efficace en établissant les objectifs indicatifs, les mesures d'encouragement et les cadres institutionnels, financiers et juridiques nécessaires pour éliminer les obstacles et les imperfections du marché qui empêchent une utilisation finale efficace de l'énergie. La directive concerne plus précisément la vente au détail, la fourniture et la distribution des grands vecteurs énergétiques dépendant d'un réseau comme l'électricité et le gaz naturel, ainsi que d'autres types d'énergie comme le chauffage urbain, le fuel de chauffage, le charbon et le lignite, les produits énergétiques de la sylviculture et de l'agriculture et les carburants. Selon cette réglementation, les États membres doivent adopter et atteindre un objectif indicatif en matière d'économies d'énergie de 9% d'ici 2016 et se fixer un objectif indicatif national intermédiaire à atteindre en 2009. Afin de présenter comment ils comptaient atteindre ces objectifs, les 27 Etats membres de l'UE étaient tenus de présenter des plans d'action nationaux sur l'efficacité énergétique pour le 30 juin 2007 au plus tard. Or à ce jour, seul sept d'entre eux à savoir le Danemark, la Finlande, le Royaume-Uni, Chypre, la Hongrie, les Pays Bas et la Roumanie ont présenté leur plan d'action.
En outre, en novembre 2006, la Commission a présenté un plan d'action pour l'efficacité énergétique visant une réduction de 20 % la consommation d'électricité en 2020 par rapport à aujourd'hui. Les 60 mesures prévues par ce plan d'action concernent en grande partie des problèmes relevés dans le rapport d'aujourd'hui, précise la commission.
Le Parlement européen a également adopté le 12 juillet dernier une nouvelle version du règlement sur le programme «Energy Star», programme de la Communauté européenne relatif à l'efficacité énergétique des équipements de bureau. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre de la directive 2005/32/EC dite «Ecodesign», adoptée en juillet 2005. Les États membres devront appliquer des critères plus stricts en matière d'efficacité énergétique dans les marchés publics pour les équipements de bureau.